Les conséquences de l’utilisation de produits chimiques dans l’agriculture
Bonjour à tous ! Cette semaine nous avons décidé de lancer notre saga de l’été. Plus grand sujet au panthéon des conversations du café du commerce, il n’y a plus de saison. Nous débutons donc notre saga de l’été le 4 juin ! Une série d’articles traitant de certains problèmes soulevés par l’agriculture conventionnelle et des solutions qui existent et permettraient d’inverser la tendance.
Le but de cette saga est d’aborder les raisons pour lesquelles certaines pratiques nuisent à notre environnement, aux denrées que nous consommons et à notre santé, puis de comprendre quelles solutions peuvent être mises en place afin de remédier à cela. Avant tout chose, sachez que c’est un optimiste convaincu qui s’adresse à vous, je vais néanmoins commencer par un petit état des lieux de l’agriculture conventionnelle et de son impact.
Les partisans du terroir proposent des livraisons de produits bio et frais en entreprise. J’entends souvent que mes produits sont plus chers que ceux proposés par mes concurrents issus de l’agriculture conventionnelle. L’une des raisons est le recours massif aux produits phytosanitaires. Ils augmentent les rendements pour des produits effectivement moins chers… mais à quel prix ?!
Les pesticides, facteur de risque de nombreuses pathologies
On en parle de plus en plus et vraisemblablement le bio a le vent en poupe, mais ne vous en faites pas pour nos amis de l’industrie de la chimie… ils ont encore de beaux jours devant eux. En effet, la consommation en France de produits phytosanitaires (comprenez pesticides) a augmenté, selon le ministère de l’agriculture, de 12% entre 2014 et 2016 (source). Mais ces produits sont-ils réellement nuisibles ?
Un rapport conduit par les députés Didier Martin et Gérard Menuel tente de nous éclairer sur le sujet. Il s’agit d’un vaste rapport traitant de l’utilisation des produits « phytopharmaceutiques » publié en 2018 que vous pouvez consulter ici et sur lequel je m’appuie pour tenter de mesurer l’ampleur du problème dans ce premier article.
Ce rapport débute sur la possibilité que les produits chimiques utilisés par le secteur agricole conventionnel soient également nuisibles à l’Homme. Ces produits étant conçus pour s’attaquer aux organismes vivants, il n’est pas à exclure qu’ils s’attaquent également à l’Homme. Un rapport de l’INSERM a notamment démontré que l’exposition à des pesticides était un facteur de risque pour la maladie de Parkinson, le cancer de la prostate (L) et certains cancers hématopoïétiques (?). Une étude sur les zones d’expositions aux pesticides montre notamment une hausse de 5 à 10% des cas de maladie de Parkinson.
Il est difficile de prouver la responsabilité d’une molécule dans l’apparition d’un cancer ou d’une pathologie mais les statistiques permettent de faire ressortir des facteurs de risque en fonction de l’exposition.
Ce rapport n’est pas un réel choc pour le moment et de nombreuses sources semblaient déjà d’accord pour pointer la dangerosité de ces produits. En revanche, ce somptueux rapport lève le voile sur l’ampleur de la pollution de notre environnement par ces produits.
Une contamination quasiment globale de notre environnement
Durant l’épandage, quel que soit la technique utilisée pour traiter une parcelle, une partie des pesticides n’atteint pas sa cible et se retrouve dans l’environnement. Ces pertes peuvent être importantes. L’INRA a ainsi mesuré une déperdition de 10 à 70% des pesticides pulvérisés sur des feuillages vers le sol et de 30% à 50% dans les airs. Ajouté à cela, le sol renvoie également 20 à 30% des produits qu’il reçoit dans l’air. Nous avons donc une contamination généralisée des sols, de l’air et de l’eau. Une étude d’airparif (Association de surveillance de la qualité de l’air en île de France) a relevé la présence de 80 pesticides dans l’air parisien, ces polluants pouvant être charriés sur de longues distances par les airs.
Concernant la qualité de notre eau, une autre étude réalisée par le bureau de la qualité des eaux de la DGS a mis en évidence que 3% à 7% de la population peut être alimentée par une eau non conforme (comprenez polluée par des pesticides). Une étude du commissariat général du développement durable à mis en évidence suite à 3052 prélèvements dans des cours d’eau français la présence de pesticides dans 83% d’entre eux. 17 molécules différentes étaient en moyenne identifiées dans les échantillons avec un pic à 89 ! Sacré cocktail d’autant plus que ces cours d’eau se déversent inévitablement dans l’Océan.
En 2016, selon ce rapport, le ministère de l’agriculture déclarait que la quasi-totalité des compartiments de l’environnement étaient contaminés par les pesticides, les eaux souterraines y compris, même si le phénomène semble de moindre ampleur.
Ce rapport parlementaire relativement alarmiste met en exergue deux choses. Les pesticides sont un facteur de risque pour de nombreuses maladies (assez graves tout de même) et ils sont de plus présents dans tous les milieux (les zones d’épandage sont beaucoup exposées).
L’ampleur du problème est élevée et c’est en tant que consommateurs que nous avons le pouvoir d’inverser la tendance. Alors ayez le réflexe, consommez bio ! La semaine prochaine, nous aborderons l’incidence de l’agriculture conventionnelle sur la biodiversité ! En attendant, si vous souhaitez en savoir plus sur nos produits, contactez-nous !